On reconnaît là cette idée chère à Adorno, d’une « théorie matérielle des formes », déduction des catégories formelles à partir de leur sens, autorisant à rapprocher le geste de Mahler de ceux de Proust ou de Dostoïevski et permettant d’identifier une « musique romanesque [36] ». Il faut alors se tourner vers Adorno pour saisir le processus d’émancipation de la musique à l’égard du beau et son ordination à la vérité. Architecture et design; Beaux-arts; Cinéma; Musique; Photographie; Education. Et Gilbert Lafaille raille la France de l’époque et sa politique. On pense, encore, au Berio de la Sinfonia à la mémoire de Martin Luther King où l’énonciation du nom coïncidant avec le démantèlement de la structure musicale, sens et son prélevés dans le réel tendent à réfléchir l’histoire ou au Dallapiccola du Prigionero ou des Canti di Prigiona « point de référence et pas seulement musical [19] », où l’utilisation du dodécaphonisme se pare d’une exigence éthique de visée de la vérité. LE MAL POLITIQUE : Depuis l'Antiquité et jusqu'à nos jours, il existe un courant de pensée assez continu qui met en question le pouvoir politique ainsi que l'Etat et qui tend à les limiter ou même à les rejeter. Alors que les concepts abstraits sont les universalia post rem et que la réalité fournit les universalia in re, la musique révèle les universalia ante rem et n’a donc pas pour objet la représentation [28]. You are currently viewing the French edition of our site. Débat autour de la politique tarifaire de l’École de musique. Réécouter Emmanuel Macron doit-il craindre un "effet Churchill" ? Le langage au contraire est dotée d’une double articulation en phonèmes et monèmes qui permet toutes les commutations fonctionnelles. La légende veut que le premier débat télévisé de l'histoire … Conférence / Débat; Musique; Tous les types. Dans cette œuvre de l’homme intérieur qui échappe aux déterminations objectives, c’est le déploiement de la vérité qui s’accomplit dans l’ambivalence même d’un langage défait de sa clôture : la dissonance n’est plus une tension mais une forme en soi, le timbre acquiert une valeur structurelle au même titre que la hauteur et l’intensité, le rythme s’affranchit de toute inscription dans l’alternance de temps forts et de temps faibles. Et cette attitude, ici particulièrement manifeste, engage à interroger plus profondément le lien supposé entre le contenu politique intentionnel et les composantes plus ou moins obligées de l’expressivité musicale. Platon, le premier, exprime l’exigence de maîtriser la musique et de la mettre au service du courage et de la vertu en en excluant les effets nostalgiques et amollissants [6]. Il est remarquable à cet égard que l’Ode à la joie, tenue de ses origines à aujourd’hui comme « le premier emblème musical de la valeur morale de l’art », ait pu faire l’objet d’une revendication chauvine et guerrière de la part des nazis, « à nos yeux, la principale incarnation historique du Mal [10] ». Le totalitarisme soviétique n’a pas été moins sourcilleux envers la création musicale que le totalitarisme nazi, comme le rapporte Gil Delannoi à partir du cas Chostakovitch. Il y a bien là une prise en compte de la fonction politique de la musique dans l’énonciation du rapport un/tous que l’on retrouvera, sous une autre forme, lors de l’avènement romantique de la figure de l’artiste-prophète incarnant une nouvelle transcendance laïcisée propre à la société démocratique. Elle part de l’assise mathématique et physique de la sonorité, caractéristique de la vision du monde pythagoricienne prolongée par Platon. Comme le rappelle David Smadja, Adorno voyait ainsi dans le jazz une des modalités de l’individualisme moderne et stigmatisait ce que cette musique contenait, selon lui, de conformisme et de standardisation. Si la vérité de la musique est indépendante de sa volonté représentative, c’est parce que « la musique a, d’une manière générale, un lien plus étroit avec la logique dialectique qu’avec la logique discursive [34] ». Découvrez la vidéo podcast de l’émission Débat & Libre Antenne qui était en live le vendredi 28 septembre sur Radio Arcadie. Actualité et débat de société Politique. Voir aussi : Politique − Grand débat national Sans le streaming, la vie serait une erreur (Pour une nouvelle éthique de la musique). C’est dans le cadre cartésien qu’il faut recevoir les réflexions de Leibniz, analysées par Mélanie Heard, sur la place et le sens des dissonances dans la musique baroque. Le marketing politique propose différents modèles d'analyse de l'image politique, de la notoriété, de positionnement par la différenciation etc. Parce que, d’après ces recherches, les potentialités symboliques de la musique établies à partir de corrélations entre l’intégration de la forme, du temps et du Moi, portent davantage sur l’expressivité connotant un contexte déterminé que sur la stricte dénotation intrinsèque de contenus sémantiques tandis que les significations associées à la perception de motifs musicaux sont le plus souvent le résultat d’une codification à laquelle l’auditeur a été acculturé. Dans son outrance même, ce projet révèle la nature profonde de l’instrumentalisation politique de la musique : c’est la réalité du monde et la volonté qui l’organise qui déterminent non seulement la visée signifiante mais aussi les contraintes formelles de l’expression musicale. Il ne s’agit donc plus de comprendre la musique dans une esthétique du beau, qui suppose l’unité de la forme et de l’expression et l’intégration des parties au tout, mais dans une esthétique du vrai qui intègre la multiplicité, la fragmentation et la contradiction. Les théories célèbres et discutées de Meyer et de Cooke sur la signification musicale, comme les recherches de Francès et Imberty en psychologie expérimentale, semblent confirmer cette thèse d’une objectivité sémantique de l’idiome musical [25], notamment à partir de l’articulation entre tension et détente propre à l’attraction de la tonique. Histoire d’un secret – A propos de la Suite Lyrique d’Alban Berg (Actes Sud, 1994). 13 Prière démythifiée, délivrée de la magie de l’effet, la musique représente la tentative humaine, si vaine soit-elle, d’énoncer le Nom lui-même, au lieu de communiquer des significations [39]. Musique; Politique; Religion / Spiritualité; Théâtre; Divers; Tous les prix. 11 De même, la cantate Figure humaine de Francis Poulenc, écrite en 1943 sur des poèmes d’Eluard, ou le Martyre des Saints Innocents et l’opéra Numance d’Henri Barraud composés à la gloire de la résistance antinazie, sont des œuvres que rien ne désigne sur le plan formel comme grosses de potentialités politiques. Ce qui implique, dans un dernier paradoxe, que le critère d’évaluation d’une musique ne repose jamais sur des présupposés historicistes. L’esthétique traditionnelle de l’« hétéro-représentation » se mue ici en une esthétique nouvelle de l’« auto-présentation ». Réécouter Être noir en France avant l’abolition de l’esclavage, Être noir en France avant l’abolition de l’esclavage, Réécouter Vivre sans sexualité (1/4) : Sexualités empêchées, Vivre sans sexualité (1/4) : Sexualités empêchées, Réécouter Vivre sans sexualité (2/4) : L'absence de sexualité, une anomalie sociale, Vivre sans sexualité (2/4) : L'absence de sexualité, une anomalie sociale, Réécouter Vivre sans sexualité (4/4) : Sortir de la sexualité, un acte politique, Vivre sans sexualité (4/4) : Sortir de la sexualité, un acte politique, Les modèles mathématiques, outils incontournables pour comprendre et anticiper l'épidémie, Réécouter Journal breton - saison 2 (6/14) : La fabrique du silence : les citoyens, Journal breton - saison 2 (6/14) : La fabrique du silence : les citoyens, Réécouter Science-fiction, les conseils culturels d’Alain Damasio, Science-fiction, les conseils culturels d’Alain Damasio, Pierre Boulez, portrait paradoxal en dictateur altruiste, Autour de 1914, nouvelles figures de la pensée : sciences, arts, lettres (4/8) : Dissonances et consonances : les avant-gardes. Comment l'idée qu'il représente l'avant-garde musicale par excellence s'est forgée pour passer dans le sens commun, c'est ce qu'établit Esteban Buch en se fondant sur une analyse attentive de l'abondante presse de l'époque, en partie oubliée. Il peut paraître surprenant que, voulant soustraire la musique à « la mythologie bourgeoise d’un art au-delà de la vie commune », cherchant à repenser la communication musicale dans son ensemble et soucieux de contribuer à la formation d’une « réelle conscience politique », les compositeurs de la jeune école italienne en soient venus à cultiver une véritable déstabilisation formelle du langage au risque de réactiver le divorce entre l’artiste et le public, caractéristique de l’avènement de la modernité. 3 Pour partir du plus simple, les rapports entre musique et politique peuvent d’abord être pensés sur le registre de l’instrumentalisation. 2 Découvrez les stations de radio du monde entier et écoutez dès maintenant. 11. Outre sa carrière universitaire, Esteban Buch a publié l’essai historique El pintor de la Suiza Argentina (Sudamericana, 1991), dénonçant des nazis exilés dans la ville de Bariloche, en Patagonie (dont Erich Priebke, condamné à Rome en 1998) ; il a été protagoniste du film documentaire Juan, como si nada hubiera sucedido de Carlos Echeverría (1987), sur les disparus de la dictature argentine; et il est l’auteur de livrets d’opéras contemporains, pour Richter de Mario Lorenzo (2003) et Aliados de Sebastián Rivas (2013). Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. « La musique et l’art sont une expérience et non une connaissance transmissible selon les recettes d’un. Cette musique exprime donc, à son insu, par le simple déploiement de sa rhétorique propre, une signification politique en accord avec l’anthropologie qui a présidé à sa naissance. Karl Popper. Parce que tous les êtres, et le ciel même, ne sont qu’harmonie et nombre, on peut intégrer toutes les données sensibles dans une compréhension supérieure dictée par la validité objective du cosmos et lier les règles du beau à celles du vrai et du juste, toute l’entreprise humaine se condensant dans l’assomption de cette réplique. Du Duel Mitterrand-Chirac au clash Tapie-Lepen, revivez les plus grands moments des débats politiques à la télévision. Certes, Laure Schnapper nous rappelle que le principal critère des autorités du Troisième Reich pour exclure certaines musiques du répertoire tient à la judéité de leurs auteurs. Anjou bleu. 18 Etudes supérieures; Langues; Méthodologie; Ressources pédagogiques ; Sciences de l’éducation; Jeunesse. Une dose quotidienne de culture et de savoirs. Voir le texte « Mon attitude vis-à-vis de la politique » du 16 février 1950, reproduit dans Arnold Schoenberg, « Il y a toute une série de compositeurs contemporains chez qui se décèle, si l’on peut dire, une conscience créatrice “malheureuse” ; parce que, pris dans la grande révolution actuelle qui change le sens et la nature de la musique, ils se sentent tenus d’écrire des œuvres. Bwè Dlo (feat. Jamais la Maison Blanche n’avait reçu autant d’idoles que durant les années Obama. Kennedy-Nixon 1960 : le miroir de la télé. Ainsi, la relation entre musique et politique appelle moins une réflexion sur le beau et sur les pouvoirs qu’aurait, par exemple, la première d’esthétiser la seconde, qu’une interrogation sur le vrai et sur la possibilité de le révéler hors des contraintes du langage naturel. On pense ici au projet subversif de Cage, de traduire l’équivalence pratique de tous les phénomènes sonores, à Lachenmann dans sa volonté de remettre la musique sur ses pieds en profanant le son et en le démusicalisant pour le tourner vers la réflexivité et la conscience de son origine, ou à Zimmermann qui reprit à son compte l’esthétique adornienne de la non-réconciliation. Écoutez les radios sur le thème Politique en direct et gratis sur radio.fr. Il faut encore que les traits proprement esthétiques de l’œuvre nous informent sur la problématique politique qui l’anime. Et le style moderne apparaît si efficace qu’il est importé dans l’Église où la vocalité persuasive de la monodie remplace progressivement la polyphonie traditionnelle. Musique et numérique : Débat sur les enjeux politiques, économiques et sociétaux Publié le jeudi 04 mai 2017 à 11h48 Samedi 29 avril, France Musique et Musicora convient de nombreux acteurs de la vie musicale et culturelle à débattre en direct sur les enjeux politiques, économiques et sociétaux de la musique en ligne. Tous les prix; Gratuit; Notre sélection; Afficher toute la liste; Nous n'avons trouvé aucun événement correspondant à vos critères. Mais, à partir de là, reste problématique une compréhension des rapports entre musique et politique qui honore la question de sa représentativité. 14 Le vocabulaire utilisé par les critiques puise au registre de la violence et de l’anormalité parce que l’œuvre du compositeur confesse elle-même une position politique révolutionnaire en transgressant les lois fondamentales de l’univers sonore. La syntaxe musicale est organisée au niveau des traits morphologiques dont la note est porteuse et ne présente pas d’enchaînement d’unités dotées de significations. C’est donc le langage musical lui-même qui se trouve doté de significations dont la portée politique est objective et, même obscurément, sensible aux auditeurs. Même si elle se détache de ses présupposés cosmologiques, cette conception rationnelle d’un univers sonore naturellement fondé sur des lois mathématiques inspire encore le Compendium de Descartes et le Traité de Rameau. 16 Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire, Approche politico-théologique de la synodalité en Occident. Ainsi en est-il d’abord de l’opéra qui peut naturellement mettre en scène des situations politiques. Son ascension a connu une fulgurance rarement vue dans l'espace politique. Il arrive également qu’aux luttes, elle préfère l’émotion, le plaisir ou la danse. Politique ... Musique; Théâtre ... C'est en ce début de révolution tranquille qu'a eu lieu le premier débat télévisé au Québec et même au Canada. Cette position implique de théoriser la musique comme une forme ne renvoyant qu’à elle-même et, en raison de sa différence d’articulation avec le langage [11], impuissante à développer des significations extrinsèques. Distribution électronique Cairn.info pour Presses de Sciences Po © Presses de Sciences Po. Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. Car la musique est un langage qui met en jeu des structures et des formes inscrites dans des rapports d’homologie avec d’autres registres d’expression. Elle se délivre uniquement dans son exactitude qui est destin, « domination portée à l’abstraction pure [33] ». Théâtre de la Balsamine - Schaerbeek . Il ne suffit pas de comprendre la condamnation par les nazis de la musique dite « dégénérée » à partir seulement de l’origine des compositeurs. Autour de la figure d'Arnold Schönberg, Marc-Alain Ouaknin poursuit son entretien avec Esteban Buch sur la question des relations entre musique et politique. Mais c’est sans doute Luigi Nono qui a porté à son faîte cette entreprise à la fois esthétique et politique. La musique relève de la politique en ce qu’elle est supposée dotée d’un pouvoir, de faire croire ou de faire faire. Alors que toutes les activités sociales et culturelles sont tissées de significations dont la langue constitue le code et la norme, alors que tous deux sont considérés depuis Humboldt, puis Sapir et Whorf, comme la cause même de la société, la musique apparaît manifestement sociale et expressive et semble pourtant dépourvue de toute capacité proprement sémantique à nourrir les dimensions actionnelle et informationnelle d’un énoncé. En musique, la sémantique et la syntaxe coïncident exactement. Sa conception de la musique est ouvertement dictée par des considérations politiques et sa contestation du tempérament s’explique par la nécessité pour lui de libérer la durée musicale afin d’établir une nouvelle temporalité historique susceptible de favoriser le changement social [23]. Ce soir un débat politique prometteur sur France2 ! Titre de la musique diffusée. Il est aussi coéditeur des collectifs Composing for the State - Music in Twentieth Century Dictatorships (Ashgate, 2016), Du politique en analyse musicale (Vrin, 2013), Tangos cultos (Gourmet Musical, 2012) Réévaluer l’art moderne et les avant-gardes (Editions de l’EHESS, 2010) et La Grande guerre des musiciens (Symétrie, 2009). Naissance de l'avant-garde musicale, Collection Bibliothèque des Idées, Gallimard, 2006. Ousmane Sonko : « L'arrivée d'Ousmane Sonko sur la scène politique sénégalaise est une nouvelle rafraichissante. Ce ne sont pas non plus les intentions du compositeur lorsqu’il compose qui déterminent la portée politique d’une œuvre [16] : l’Ode à Napoléon que Schoenberg écrivit en 1942 à Los Angeles, satire violente de la tyrannie et cri contre les oppresseurs de l’Europe, apparaît comme relativement traditionnelle, baignant dans une lumière de mi bémol majeur, qui rappelait à Stravinsky l’univers de César Franck. Dans ses compositions ouvertement politiques comme son Epitaffio per Federico Garcia Lorca achevée en 1953 et son Canto sospeso de 1956, Nono thématise une dramaturgie générée par son contenu politique en recodifiant et en fragmentant le texte littéraire. Les échelles, les modes et le système lui-même ne sont que le produit d’une rationalisation qui n’est toutefois plus ici seulement gouvernée par son rapprochement avec les structures physiques mais ordonnée à la question de la communicabilité. Augmenter des tarifs inchangés depuis quatre ans ? À partir du postulat de l’immanence historique du matériau musical [30] et du refus de tout fondement naturel des sons, Adorno développe la thèse, d’une part, d’une ressemblance morphologique de la musique avec le langage et, d’autre part, d’une infime différence entre les deux idiomes qui confère à la première ce caractère insondable interdisant sa clôture dans un système univoque de signification. Cf. "Le «cas Schönberg» : avec cette expression, la critique musicale viennoise désigne, dès 1907, les controverses que déchaînent la figure et la musique du compositeur. 9 Si la musique est conçue comme une métaphore de la divina mathesis qui préside à l’ordre de l’univers, alors la dissonance doit être comprise selon cet ordre, à la manière du mal, doté d’une fonction précise dans la théodicée leibnizienne, et porteuse d’une fonction d’éveil, altération de l’ordre et non altérité à cet ordre. Dans deux jours, Joe Biden prendra les rênes des USA et pour Paris, une nouvelle relation sera à construire avec Washington. Et certains compositeurs semblent l’avoir utilisée systématiquement [26]. Angel contre Spike (Buffy contre les vampires) Troisième option : … Dans son dernier livre, il médite en humaniste sur la manière dont la musique permet de sensibiliser les peuples les uns aux autres. Politique . Car, dans ce processus semble gésir le principe de sa politisation. It is filled with translated abstracts and articles from key French-language journals. Leur querelle va entacher l'histoire de la musique jusqu'à ce que les pop stars soient remplacées par des robots. Né en 1963 à Buenos Aires, de nationalité française et argentine, Esteban Buch est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, où il dirige le Centre de Recherches sur les Arts et le langage (CRAL, EHESS/CNRS) et la spécialité Musique du Master de l’EHESS. Tous les prix; Gratuit; Notre sélection; Afficher toute la liste; Conférence / Débat: Politique Atelier de défense verbale 30 MAR2030 . Elle lui permet de poser un nouveau regard sur les avant-gardes historiques du XXe siècle". Le cas Schönberg – Naissance de l’avant-garde musicale (Gallimard, 2006), La Neuvième de Beethoven – Une histoire politique (Gallimard, 1999). On sait que Rousseau critique cette conception ramiste de l’harmonie qui enserre l’expression individuelle de l’affectivité et des passions et déprend la voix de son pouvoir d’agir sur autrui par la persuasion [22]. Martin Kaltenecker nous plonge dans la dimension politique des théories sur la musique. C’est négliger que, régi par des lois naturelles, le phénomène sonore ne devient musique qu’à partir de son inscription dans une morphologie et une syntaxe et que toute création musicale implique de concevoir le rapport entre la nature et la convention. Né en 1963 à Buenos Aires, de nationalité française et argentine, Esteban Buch est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, où il dirige le Centre de Recherches sur les Arts et le langage (CRAL, EHESS/CNRS) et la spécialité Musique du Master de l’EHESS. C’est dans ce paradoxe que gît le propre de l’expressivité musicale : ne renvoyant à aucune image du monde, la musique révèle quelque chose du monde et, libre de tout arrimage référentiel, son langage dépend pourtant de ce qui n’est pas lui. 12 On perçoit ici que le sens politique d’un opéra est autre chose qu’une histoire politique mise en musique : il dépend en réalité de l’esthétique de l’œuvre qui est « dialectique de domaines différents plutôt qu’enchevêtrement forcé de termes opposés ». Cette position qui est aujourd’hui la plus partagée, est toutefois récente dans l’histoire de la musicologie [12] et elle contrevient, nous y reviendrons, à la démarche de la sémantique musicale comme à une part essentielle de la tradition compositionnelle occidentale [13]. Outre sa carrière universitaire, Esteban Buch a publié l’essai historique El pintor de la Suiza Argentina (Sudamericana, 1991), dénonçant des n… 17 Il y a une histoire de la musique à écrire à partir de ses scandales. La critique voit en Schönberg, bien avant ses amis qui préfèrent le décrire comme un héritier de la tradition, ce qui fera de lui la principale figure musicale du XXe siècle : un révolutionnaire. Et Obama semblait procurer à la … Pour une illustration récente de cette approche, voir : Alain Darré (dir.). Faire intervenir le quotient familial ? Ces prescriptions sont en rapport avec les conceptions métaphysiques et éthiques du beau développées dans le Timée et dans le Philèbe : la relation entre la beauté cosmologique et celle de l’âme s’instaure à partir des principes fondateurs du monde reposant sur la symétrie, la beauté étant avec la proportion et la vérité, l’une des trois caractéristiques du bien [7] et, en raison des effets objectifs des différents modes musicaux, il convient d’en maîtriser l’usage aux fins de l’unité politique et de la formation du citoyen. On comprend, dans cette perspective, que l’œuvre ne réfracte plus un équilibre supérieur enfermé dans les structures pérennes de la sonorité mais un équilibre à venir en quête de ses propres fondements. Cela suppose, selon Esteban Buch, que la valeur morale d’une telle œuvre ne peut être fondée sur son langage même et que la contextualisation de la musique peut seule en révéler les significations politiques. Les métaphores politiques de leurs diatribes traduisent les inquiétudes du moment sur le cours du monde, mais s'y manifeste aussi la profonde perplexité que fait naître cette musique littéralement inouïe, s'affranchissant peu à peu de la tonalité jusqu'à devenir, vers 1909, purement atonale. On pourrait dire que la dernière grande tentative de restitution de l’essence de la musique par son rapport aux nombres est celle de Max Weber qui, tout en situant l’esthétique du côté du pôle irrationnel de l’existence, conçoit le développement de l’harmonie occidentale comme un vaste mouvement de rationalisation qui a précédé et inspiré celui de la science [24]. Música, dictadura, resistencia - La Orquesta de Paris en Buenos Aires (Fondo de Cultura Económica, 2016). Vous avez été déconnecté car votre compte est utilisé à partir d'un autre appareil. Entre mars 1902, date de la création de son sextuor La Nuit transfigurée, et le concert du 31 mars 1913, où les œuvres de ses élèves Berg et Webern déclenchèrent une quasi-émeute, la valeur de la «nouvelle direction musicale», selon les termes du rapport de police, n'a cessé de diviser le public de sa ville natale. Le débat politique. On sait qu’à partir de 1932 le Parti communiste de l’Union soviétique entreprit de dicter les principes d’un « réalisme socialiste » favorisant l’expressivité mélodique inscrite dans la tradition nationale. La catégorie ici centrale est celle de la réception, et c’est là un des plus anciens topoi de la réflexion sur la musique. La musique donne au caractère une certaine qualité et contribue à une existence sage et, selon Frédéric Ramel, l’appartenance à la Cité, au moins jusqu’à la fin du 5e siècle, se mesure à l’aune de l’implication artistique du citoyen. 19 (Présentation de l'éditeur). 8 Mais, il faut comprendre que pour eux, comme l’écrivait Nono, « le travail linguistique va de pair avec le travail idéologique » et que dès lors, la contestation politique ne pouvait pas se concevoir en dehors d’une contestation formelle du langage musical dominant. À propos de : D. Barenboïm, La Musique éveille le temps, Fayard. 1La musique en tant que production culturelle et forme symbolique participe de la vie sociale : « étant du son organisé, elle exprime des aspects de l’expérience des individus en société [1] ». Et, si la musique apparaît garante de l’intersubjectivité qui fonde le lien social, ici menacée par la nouveauté du langage dodécaphonique, c’est parce qu’elle est régie par des lois physiques et manifeste dans son organisation un certain ordre objectif du monde. La compréhension musicale noue des aspects opposés de la signification et ouvre non à la saisie d’une description mais à l’appréhension d’un geste expressif. Ce que suggère Adorno, à propos de l’enjeu de la musique nouvelle, identification d’une forme produisant ses propres lois hors de tout articulation à une structure sous-jacente extra-musicale et généralisable, c’est bien l’émancipation du sujet lui-même.
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